Visite des lofts de François Michaux et un bilan de saison plus que réussi !

Historique de la colonie
Aujourd’hui nous avons rendu visite à une colonie se situant à Mariembourg, bien connue dans l’Entre Sambre et Meuse, en Wallonie et bien au-delà de nos frontières. Le nom d’un village qui nous fait immédiatement penser à François Michaux, un passionné dans notre sport qui vient encore de vivre une saison exceptionnelle ! En ce début d’hiver nous avons eu la chance de pouvoir en découvrir un peu plus sur cette colonie montante d’année en année ! Le sport colombophile qu’il connaît depuis l’âge de 12 ans a toujours été sa passion. Une passion qui lui est venue grâce à une personne qui nous n’est pas inconnue, Guy Regnier, spécialiste de fond également. Après 5 années de jeu, François a du mettre cette passion entre parenthèses pour ses études mais l’amour des pigeons est toujours restée bien ancrée et omniprésente. A l’âge de 18ans, il a croisé le chemin de Filip Herbots lors d’une vente pour le « Télévie », ce qui lui a permis de commencer le commerce de pigeons en collaboration avec la famille Herbots dès 1995. Les débuts d’une grande histoire ! Ceci lui a permis de rencontrer nombreux amateurs et leur colonie partout en Europe. Voir beaucoup de pigeons, connaître à apprendre un multitude de systèmes différents et apprendre des petites astuces. Ce travail lui a permis de rentrer en contact avec les meilleurs et d’apprendre pour pouvoir corriger, peaufiner et améliorer son propre système. Il est important de pouvoir faire son « propre système »! Une remise en question qui doit toujours être présente pour avancer !
En 2007, François a enfin pu reprendre du service en s’associant avec André Charles de Lobbes, qui lui a transmis son mental de gagneur ! Ensemble ils ont gagné de nombreux titres et victoires comme champion de Belgique en 2011 et un premier national Argenton en 2009. Le ton était donné pour la suite ! En 2010, après l’achat de sa maison, François prit la décision de voler de ses propres ailes et de recommencer seul. Les premiers pigeonniers furent construits dans les toits de sa maison. De magnifiques installations spacieuses et bien conçues qui abritent une partie des voyageurs.
La suite des installations s’est faite au fur et à mesure des années. Avec les 100 jeunes reçus par son fidèle binôme, André Charles, l’aventure pouvait commencer à Mariembourg. L’objectif était le demi-fond et non sans succès, avec de superbes résultats dès la première année ! Deux ans plus tard, il réalisait déjà un troisième national à Montélimar (avec un goût quelque peu amer car le pigeon fût contrôlé trop tard, ce qui lui coûta la première place sur le podium…) Même à présent, François peut toujours compter sur André pour des conseils avant, après ou durant la saison. Tout comme d’autres amateurs tels que Raf Herbots, Erik Limbourg, Vincent Schroëder, Hilair Surinx, …) Des spécialistes qui peuvent lui donner un avis plus « objectif» dans certaines circonstances afin de faire évoluer une situation dans le bon sens. Une orientation vers le fond ne s’est pas fait attendre car en 2016 le pas était fait. Pouvoir jouer le fond mais pas que… Ici, les pigeons doivent être capables de gagner sur toutes les distances ! Que ça soit de la vitesse au fond ! Un bon pigeon doit être capable de gagner ou voler en tête sur toutes les distances ! C’est pour cette raison que la sélection est très importante. Il faut être dur et sévère pour pouvoir construire quelque chose de solide avec les yeux rivés vers l’avenir. Le sport et les pigeons évoluent tellement vite qu’il faut pouvoir suivre le rythme et s’adapter. Pas de temps pour se reposer sur ses lauriers, il faut aller de l’avant !

Colonie et composition des équipes des voyageurs.
La colonie de Mariembourg se compose en début de saison d’environ 100 veufs ( vieux et yearlings confondus), 30 femelles jouées au veuvage, 12 femelles jouées au naturel pour le grand fond et environ 180 jeunes. Ce qui représente pas mal de travail à gérer durant toute l’année. Dès cette nouvelle année sportive, le but sera de changer un peu le fusil d’épaule en ce qui concerne le programme des voyageurs. Les veufs partiront plus souvent sur les concours de fond. 5 ou 6 concours de fond seront programmés. Ceci afin de les jouer moins longtemps sur la durée et de pouvoir les mettre à l’élevage plus rapidement et d’en bénéficier à cet endroit pour renforcer la colonie. Il n’y a pas de programme vraiment prédéfini pour les veufs en terme de concours. Celui-ci sera décidé en fonction de l’avancement de la saison. (état de forme, vent, météo,…) Comme mentionné plus haut, la sélection est très sévère car en fin de saison il ne restera que 30 à 35 places pour les vieux pigeons après les concours et sélection par rapport aux résultats. Les yearlings seront triés moins sévèrement. (Le pigeon devra au moins avoir fait un premier en vitesse/ demi fond ou s’être montré régulier dans les résultats.)
En ce qui concerne les 30 femelles, elles seront divisées en 2 équipes ; la première aura 4 concours de fond au planning (un chaque semaine). Les meilleures seront immédiatement mis à l’élevage en fin de saison et les autres deviendront femelles de veufs. L’autre équipe volera Agen et Narbonne ou deux nationaux de fond et Narbonne pour finir. A deux ans, elles passeront dans le pigeonnier des femelles pour être jouées au naturel et partir sur les plus longues distances du programme.
Les 12 femelles au naturel, dans leur pigeonnier, seront bien évidemment destinées au grand fond. 6 prendront le chemin de Barcelone et l’autre moitié ira à Pau. 
Pour finir il y a les 180 jeunes qui assureront l’avenir de la colonie. En 2022, François a pu compter sur 20 jeunes d’Adrien Mirabelle et cette année, ainsi que l’année dernière il aura également pu compter sur 25 jeunes de chez Herbots pour renforcer l’équipe des jeunes. On peut dire que la qualité est au rendez-vous ! Afin d’atteindre ce nombre de jeunes, François accouple ses reproducteurs le 15 décembre pour qu’ils puissent commencer la saison le plus tôt possible, ce qui est très important. La moitié des veufs sera également accouplé et élèveront tous un jeune. 

Le pigeonnier des reproducteurs compte 30 couples dont les meilleurs reproducteurs auront une nouvelle femelle après chaque accouplement et ponte. François mise beaucoup sur les étalons, les bons géniteurs. C’est pour cette raison qu’il change à chaque fois de femelle chez ces meilleurs mâles pour essayer de trouver un duo gagnant. Il faut savoir que pour gagner sa place dans le loft d’élevage, le pigeon devra se prouver pour mériter son casier ! Il lui faudra au moins 2 tops 50 nationaux et des victoires en vitesse et demi fond pour avoir son emplacement.  12 couples d’éleveurs seront également là pour passer les œufs des meilleurs couples de reproducteurs.
Pour la reproduction, François essaye toujours d’apporter du sang frais pour pouvoir continuer à travailler et élaborer une lignée qui se construit petit à petit. Il tient aussi à garder environ 25 % de pigeons d’une lignée de demi-fond pour garder du « punch » dans les pigeons, garder de la puissance et vitesse !

Une journée « type » aux lofts chez François Michaux.
Depuis cet hiver, un soigneur, Morgan Dermonne vient assister François dans les tâches journalières, ce qui lui est de grande aide dans tout le travail qu’il a à accomplir. Durant la saison « calme » (hivernale), tout doit rester le plus simple possible. Grâce à l’acquisition du système de casiers automatiques, le gain de temps est énorme et soulage le travail. Tous les pigeons sont soignés une fois par jour et aucune volée est prévue.
En saison il n’en va pas de même ; le réveil sonne à 5h du matin dans ce petit village de la commune de Couvin et les choses plus sérieuses commencent ! Le temps est chronométré car il faut pouvoir allier pigeons et vie professionnelle ! Pour commencer, les reproducteurs sont nettoyés et soignées jusqu’à plus ou moins 5h45. Vers 6h les volées des voyageurs commencent. Les veufs et femelles font leur volée unique de la journée qui dure environ une heure. Vers 8h30 tout le monde est rentré et soigné et il est temps pour François de rejoindre son bureau d’assurances. À son retour les pigeons sont soignés pour la deuxième fois. 
Pour ce qui est des jeunes, ils font leur volée en début d’après-midi, vers deux heures. Ceci avant que de nombreux amateurs viennent entraîner leurs pigeons. Il essaye ainsi de limiter les catastrophes possibles dans la région. Quand les jeunes commencent à voler environ 30minutes les premiers entraînements ont place.
Ici à Mariemboug il n’y pas vraiment de ligne de conduite pour ce qui est du nourrissage. En fonction de l’état de forme, fatigue,.. le menu sera adapté. Mais on peut dire que les mélanges de base consiste de Beyers super veuvage et Vandenabeele.
Une poignée de grit sera également donnée tous les jours sur le plancher. Ni plus, ni moins 

Préparation de la saison.
En début de saison il va de soi de vérifier la santé de nos amis ailés. C’est pour cette raison que début mars une culture de fientes sera envoyée (en alternance chez Vincent Schroeder et Raf Herbots) pour contrôle, suivi d’une visite. En fonction des résultats un traitement sera administré ou pas. Suivre un système rigide n’est plus à l’ordre du jour ici. Pour ce qui est des voies respiratoires, le traitement sera reporté le plus tard possible, généralement le premier traitement sera fait avant Limoges. Pendant la saison un petite cure tricho sera tout de même administrée à partir des concours nationaux du samedi de rentrée au dimanche midi (1x par mois).Plus aucun autre traitement n’est effectué « à l’aveugle » sans l’avis et diagnostique du vétérinaire.
Donner le moins possible et qu’en cas de besoin !
Les pigeons reçoivent également très peu de produits supplémentaires mais une cure de poudre de condition de chez Herbots sera administrée 10 jours en début de saison. Le plus important réside en la bonne récupération des pigeons.
En ce qui concerne les premières volées et entraînements, il est important de savoir que cette région a une forte pression de rapaces et c’est pour cette raison que les premières volées n’ont pas lieu avant mi-février si le temps le permet. 
Quand les conditions climatiques sont réunies, les entraînements peuvent commencer. Les veufs et femelles seront entraînées tous les deux jours de 20kms jusqu’à 100kms et en essayant de prendre des pigeons d’autres amateurs également. Ceci se fera au moins 8-10x avant le premier concours. Pendant la saison il n’y aura plus d’entraînements supplémentaires, sauf pour les femelles de grand fond qui le seront, dès qu’une occasion se présente. Pour préparer les jeunes, la « procédure » sera plus prudente. Un premier entraînement de 2 kms sera programmé pour ensuite aller progressivement plus loin pour aller jusqu’à 70-80 kms. Ils devront au moins être entraînés 10-15 fois avant le premier concours.

La nouvelle saison arrive désormais à grands pas et nous souhaitons le meilleur à François pour cette année sportive 2024.

Pour l’équipe Herbots,

Lelièvre-Damit Julien